21 Fév 2025
Olivier
L’effort de la Fondation WordPress pour protéger la marque et faire enregistrer les termes WordPress géré et WordPress hébergé a été temporairement contrecarré. Une pétition soumise par un membre dissident de la communauté open source de WordPress vient compliquer la tentative de limiter l’utilisation de ces termes.
Cette nouvelle décision des autorités américaines s’inscrit dans le contexte d’un conflit majeur entourant l’utilisation de la marque de commerce WordPress. Ce conflit a attirer énormément d’attention en 2024, en plus de mener à une série de recours juridiques.
Dans cet article, nous aborderons en détails la tentative de la Fondation WordPress de restreindre l’utilisation de certains termes liés au CMS. Nous commencerons tout d’abord par aborder le contexte dans lequel elle survient. Il sera ensuite question du contretemps subit par la démarche, et ce que l’on peut attendre de la suite des événements.
La tentatives de la Fondation d’enregistrer les termes WordPress géré et WordPress hébergé survient à un moment clé. Un conflit entourant l’utilisation du nom WordPress attire déjà beaucoup d’attention depuis l’an dernier.
En septembre 2024, Automattic et son PDG, le co-fondateur de WordPress, Matthew Mullenweg, sont engagé dans une bataille sans merci avec l’hébergeur américain WP Engine. Le litige tourne notamment autour de l’utilisation de certaines licences. Il concerne toutefois également les contributions à la communauté de développement de WordPress.
Mullenweg et Automattic ont initalement bloquer l’accès WP Engine ressources open source de WordPress. Le co-fondateur de WordPress s’est aussi lancé dans une série d’attaques diffamatoires, qualifiant notamment WP Engine de “cancer de WordPress”.
De très nombreux membres de la communauté WordPress avaient alors ouvertement dénoncé Automattic et son PDG. Et ce, avant même que leur tentative d’extorsion de plus de 30 millions de dollars ne soient rendue publique par WP Engine.
Une ordonnance du tribunal a finalement exigé que l’accès de WP Engine soit rétabli et que les restrictions imposées aux développeurs soient supprimées. Elle ordonne également à Matt Mullenweg de mettre fin immédiatement à sa campagne de diffamation à l’égard de l’hébergeur.
Le revers initial d’Automattic devant les tribunaux et l’incroyable vague de critiques à son égard, ont mené à une réorientation de ses efforts visant contrôler la façon dont les hébergeurs peuvent utiliser le nom WordPress. C’est alors la Fondation WordPress, fortement contrôlée par Automattic, qui a tenté d’enregistrer ‘WordPress hébergé’ et ‘WordPress géré’ comme marques déposées.
La requête n’a pas été refusées, mais le US Patent and Trademark Office a toutefois exigé des mentions légales pour les deux termes. En somme, il met un bémol aux droits accordés.
L’USPTO explique qu’une mention légale est “une déclaration écrite indiquant que vous n’avez pas de droits exclusifs sur un libellé particulier ou un dessin dans votre marque de commerce“. Elle doit être placée à côté d’une affirmation lié à une marque de commerce.
Cette décision marque donc un nouveau revers pour Matt Mullenweg et Automattic. Un porte-parole de l’entreprise a toutefois minimiser l’importance de la décision, la décrivant comme un contretemps prévisible.
“Les demandes de marques déposées de la Fondation pour « WordPress géré » et « WordPress hébergé » sont toujours en bonne voie. Le bureau des marques de commerce a simplement précisé que la Fondation n’obtient pas les droits exclusifs sur les mots « géré » et « hébergement » par elle-même. Ce type d’action de bureau est très courant et pas inattendu, et les demandes restent à l’étude à l’USPTO.”
Le propriétaire du site Unprotected.org, à l’origine de la décision de l’USPTO, s’est néanmoins réjouit du succès de sa pétition:
« Cela représente une grande victoire pour l’écosystème WordPress, et nous continuerons de lutter jusqu’à ce qu’il y ait une reddition de comptes et un changement dans le leadership… »
D’autres éléments de la requête de la Fondation WordPress posent aussi problème. L’USPTO demande notamment au requérant de préciser sa demande d’enregistrement liée au terme “plugin”. Bien que ce terme soit devenu familier pour les utilisateurs du CMS, il ne jouit actuellement d’aucune définition légale précise. L’instance américaine exige donc qu’Automattic définisse le concept avant de statuer sur la protection du terme.
Les attaques contre WP Engine et les efforts d’étendre la protection de la marque provoquent de nombreuses inquiétudes au sein de la communauté WordPress. Plusieurs hébergeurs s’inquiètent de l’avenir de leurs services d’hébergement WordPress. Ils s’interrogent aussi sur la manière dont la fondation WordPress prévoit gérer les violations de marques déposées.
Cette contretemps initial est donc accueilli avec un certain soulagement pour les hébergeurs. Il ne s’agit toutefois pas d’un refus définitif. Si les marques sont accordées, cela donne plus de contrôle à la Fondation WordPress sur quels hébergeurs se voient accorder des licences pour l’utilisation des termes.
La crise de ces derniers mois a cependant amené beaucoup de critiques et de questions à propos du leadership de Matt Mullenweg. De plus en plus de membres de la communauté jugent que ses frasques nuisent, plutôt que de renforcer la communauté WordPress.
La contestation du leadership de Mullenweg s’est d’ailleurs répandue au sein même de l’entreprise. Depuis l’attaque contre WP Engine, 159 employés d’Automattic ont quitté leur poste pour dénoncer son leadership “nocif”. Cela représente environ 8,4% des employés de l’entreprise.
La demande de mention légale concernant les marques de commerce a été déposée par Unprotected.org. Ce site web essentiel se veut aussi opposé à la direction de Mullenweg. Elle fait d’ailleurs partie du débat, visant à désigner un successeur au co-fondateur de WordPress.
Le débat entourant la marque de commerce WordPress continue d’attirer beaucoup d’attention. La tentative de la Fondation WordPress de limiter certains termes liés au CMS a toutefois subit une contretemps majeur. L’enregistrement devra être liés à des mentions légales qui limite l’étendu de la protection accordée.
Il est fort probable que ce revers ne soit que temporaire. Automattic et son PDG chercheront, sans aucun doute, à utiliser d’autres recours pour arriver à leurs fins.
L’insistance de Mullenweg à limiter l’utilisation de termes liés à WordPress n’est toutefois pas sans risque. De plus en plus de membre de la communauté critiquent ouvertement son leadership.
Plusieurs opposant sont même déjà à la recherche d’un remplaçant pour Mulenweg. Le PDG de YOAST, Joost de Valk, semble être celui qui a la faveur du plus grand nombre, au sein des candidats potentiels. Le co-fondateur de WordPress pourrait ainsi bientôt perdre définitivement le contrôle de sa création.
Plusieurs décisions de Mullenweg au cours des derniers mois, étaient pour le moins douteuses, voire totalement illégales. On peut penser à la tentatives d’extorsion ou la diffamation dont a été vicitme WP Engine. Ces comportements abusifs ont grandement nuit à la communauté WordPress, comme à la réputation de son co-fondateur.
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