Valentina Karellas souhaite réduire les émissions de carbone de sont site web. Elle vient d’apprendre que chaque visite sur la page d’accueil de son site Web génère jusqu’à 9,89 g de CO2. C’est près de 10 fois l’objectif de 1g recommandé par l’Eco-Friendly Web Alliance. Cette organisation offre une certification disponible aux sites web respectueux de l’environnement. Madame Karellas est choquée par l’information.
“Je suis horrifiée. Je connais bien ce qu’est un gramme parce que je travaille avec ça tous les jours et je sais combien 10 g pèse. Et ce n’est qu’une page.”
Cette révélation vient contredire son modèle d’entreprise, qui a été entièrement réfléchi pour être durable. Karellas s’est spécialisé dans la conception et la fabrication de tricots écologiques. Elle les créés depuis son modeste atelier de Londres.
Ses matières premières sont constitués de surplus de fils destinés à être jetés. Tout est fabriqué sur commande sur une machine à tricoter manuelle. Il n’y a donc aucun surplus de production et très peu d’énergie est consommé au cours du processus.
Son site Web est à la fois un portfolio numérique et une vitrine en ligne. De belles et grandes images sont affichées pour mettre en valeur les designs et donner au site un aspect professionnel. « Je ne veux pas faire de compromis là-dessus, dit-elle, mais ma priorité est l’environnement. Cela doit être réglé. »
Lorsque son site a été conçu il y a quelques années, Karellas n’avait aucun moyen de connaître son impact environnemental. Aujourd’hui, plusieurs outils peuvent fournir ces données afin d’inciter les entreprises à réduire leurs émissions de carbone.
Réduire les émissions de carbone de son site web
Comment les sites Web peuvent-ils réduire leur empreinte carbone? Selon les experts, passer à un hébergement web propulsé par des énergies renouvelables est un bon début. La Green Web Foundation dispose d’un outil permettant de chercher les hébergeurs et leurs identifiants verts.
Il faut ensuite réduire la quantité de données stockées et échangées sur le réseau. Cela passe par toutes les machines qui utilisent de l’électricité. C’est un défi important! Il faut dire que la taille moyenne d’une page web est passée de 468 Ko en 2010 à plus de 2000 Ko aujourd’hui.
En raison des connexions internet plus rapides, les développeurs Web n’ont pas eu à restreindre la taille de leurs fichiers autant que par le passé. De nombreux sites utilisent désormais de grandes images et des vidéos d’arrière-plan. Ces fichiers sont les principaux responsables de la taille accrue des pages Web.
Des efforts à la portée de tous
Tom Greenwood est le directeur général de l’agence Wholegrain Digital, un agence qui conçoit des sites Web à faible émission de carbone. Il a brièvement analysé le site Web de Madame Karellas et a émis quelques conseils.
La vidéo qui charge automatiquement peut être réglée pour charger uniquement lorsque le spectateur choisit de la regarder ou fait défiler jusqu’à elle, dit-il.
Il s’attarde ensuite à une animation faisant que lorsque vous survolez un produit avec le curseur, une nouvelle image apparaît. “Je l’encourage à avoir une interaction plus simple, comme un effet de zoom”, dit-il. Cette suggestion éviterait complètement de charger la deuxième image.
La page d’accueil comporte cinq photos plein écran, ce qui peut sembler excessif. “Ce serait quelque chose à penser,” dit-il, “si c’est essentiel ou s’il pourrait y avoir une image statique, ou une image plus petite.”
Les images peuvent être optimisées afin que leurs tailles de fichiers soient plus petites. Cela peut être fait sans compromettre leur qualité. De plus, le format WebP moderne est généralement plus efficace que le format JPEG.
Des ajustements qui ne coûtent rien
Karellas est encouragée par le fait qu’il est facile de faire les premiers pas. Mieux encore, il est peu probable que des ajustements affectent son entreprise. “Je suis sûre que ça ne coûtera pas une vente juste parce que je change un peu les choses”, dit-elle.
Tim Frick est le fondateur de Mightybytes, un entreprise qui conçoit et développe des sites Web. Il a également regardé le site de Madame Karellas, et apporte quelques conseils supplémentaires. En plus de réduire la taille des fichiers, il recommande de rationaliser le parcours de l’utilisateur sur le site.
“Il est facile de calculer les émissions en fonction du transfert de données. Il est moins facile de calculer les émissions en fonction des éléments qui font qu’un utilisateur passe plus de temps, c.-à-d. plus d’énergie, à interagir avec la page. Certaines pages sont vues des millions de fois chaque jour. Cette petite frustration qui prend 10 secondes supplémentaires à chaque utilisateur finit par être amplifiée.”
Un bon exemple de comment réduire les émissions de carbone d’un site web: Quarterre
Le studio de design de produit Quarterre est un bon exemple d’entreprise qui a révolutionné son site web. En travaillant avec un agence spécialisée, elle a pu réduire ses émissions de carbone de 96%. Le chargement de leur la page d’accueil est ainsi passé de près de 7g de carbone à 0.3g par visite.
« Il y a un danger lorsque vous parlez de 7g que vous pensez que ce n’est pas beaucoup, mais il y a un effet cumulatif à cela. Vous voulez que le plus de gens possible regardent votre site Web et viennent à votre entreprise. Une réduction de plus de 90 % de l’énergie partout ailleurs ferait en sorte que les gens feraient la fête dans les rues. » – Clive Hartley, directeur de Quarterre.
Pour atteindre ce résultat, l’entreprise a reconstruit son site avec un petit nombre de pages simples. Plutôt que d’utiliser de grandes images, le nouveau site utilise plusieurs images plus petites. Celles-ci sont disposées de manière à créer un design composite élégant.
Des bandes colorées sont utilisées pour définir l’identité du site. Elles incluent des informations sous forme de texte, réduisant le besoin de fichiers image plus volumineux.
Au niveau du backend, des effets d’animation et d’interaction ont été ajoutés. Ils utilisant HTML et CSS, deux langages web fondamentaux assez légers. Ils ont ainsi renoncé au plus gourmand JavaScript, souvent utilisés sur d’autres sites.
Quarterre travaille pourtant dans une industrie ou le design graphique est important. Son directeur n’a toutefois voulu faire aucun compromis dans la conception du site. “Nous n’avions pas l’impression de manquer quoi que ce soit”, dit-il. “Les graphismes simples et les images d’entreprise propres pour le studio étaient satisfaisants. Il a l’air percutant et dynamique.”
Une réflexion allant au-delà du design du site
Repenser les images, les parcours utilisateurs et la structure du site est un excellent point de départ. Les propriétaires de sites web peuvent même aller plus loin et se demander si certaines visites peuvent être évitées.
BioteCH4 est une entreprise qui transforme les déchets alimentaires en énergie. Pour ce faire, elle travaille avec les autorités locales et les entreprises. En revoyant la conception du site, l’entreprise a pu réduire ses émissions de carbone d’environ 520kg par an. C’est l’équivalent de plus de 4000 km de vol pour un Boeing 747!
La société a également voulu aller plus loin. Elle a cherché à réduire son taux de rebond, le nombre de visiteurs qui sont venues sur le site et rapidement repartis.
« Nous avons reçu beaucoup de trafic sur le site Web, explique Sharon Foster, directrice du marketing et de la marque chez BioteCH4. Le taux de rebond a montré qu’ils n’ont pas trouvé ce qu’ils voulaient. Nous avons conduit inutilement les gens vers le site Web et créé cet impact carbone. »
BioteCH4 a passé en revue tout son contenu. Le personnel tout d’abord a supprimé d’anciennes publications obsolètes. Il a ensuite fusionné le contenu encore utile en quelques pages plus riches.
Des mots-clés plus détaillés ont été utilisés pour les moteurs de recherche. Ils permettent de conduire les clients potentiels vers les pages de destination spécifiques. Chacune d’entre elles a été conçue pour leur donner exactement ce que les internautes voulaient.
En conséquence, le taux de rebond a été réduit d’environ 21%. Les rebonds des recherches Web ont pour leur part chuté de plus de 13%.
“Maintenant, bien que le nombre de sites Web ait diminué, les personnes que nous conduisons vers le site Web, par le biais de recherches organiques ou de publicité payante, veulent nous parler”, explique Foster.
Pour conclure sur comment réduire les émissions de carbone de votre site web
En matière de design durable pour les site web, chacun doit détermine jusqu’où il est prêt à aller. Le site le plus écologique paraîtrait bien triste et ne contiendrait que des éléments de texte. Il faut toutefois être honnête, personne ne veut visiter cela de nos jours. Le site serait donc condamner son site à l’échec.
Heureusement, il est possible de concevoir un site ayant une empreinte carbone plus limité, sans faire autant de sacrifices. C’est pour le moins ce qu’affirme Tom Greenwood de Wholegrain Digital.
“Nous voulons des expériences en ligne plus riches. Pour moi, la ligne est : faites ce que vous devez faire pour atteindre vos objectifs, mais faites-le de manière efficace.”
Nous espérons que cet article vous a éclairé sur comment réduire les émissions de carbone d’un site web. Si c’est le cas, nous vous invitons à consulter nos autres articles ainsi que nos classements des meilleurs hébergeurs web.
Vous y trouverez notamment notre classement des meilleurs hébergeurs verts sur le marché. Vous pourrez ainsi trouvez un partenaire fiable, si vous souhaitez réduire l’empreinte carbone de votre site.